Le Parquet de Serbie a réussi à trouver un témoin qui avait décrit en détails les cas de prélèvement illégal d’organes au Kosovo. L’adjoint au procureur de Serbie pour les crimes de guerre Bruno Vekaric commente la situation dans une interview à La Voix de la Russie. Le témoin a déjà fait des dépositions : « Tous nous étions couvert de sang, qui giclait ».
A ce moment le témoin, un Albanais kosovare et ancien membre de l’Armée de libération du Kosovo (UCK) terroriste, fait objet de mesures de protection renforcées. Les dépositions du témoin sont d’une importance capitale pour le Parquet de Serbie, évaluant à au moins 300 le nombre de prisonniers de guerre serbes lors du conflit au Kosovo, transférés en Albanie, victimes présumées de prélèvement illégal d’organes. Ces nouvelles données seront de même utiles à des structures judiciaires internationales, qui se sont jointes à l’enquête des cas du trafic criminel d’organes. La situation a été commentée parl’adjoint au procureur de Serbie pour les crimes de guerre Bruno Vekaric.
Monsieur Vekaric, vous disiez il y a quelque temps dans votre interview à La Voix de la Russie que le Parquet apprendrait à l’opinion publique des nouvelles importantes. Les voici – il est question d’un témoin protégé. Devant quelle instance judiciaire cet homme va-t-il comparaître ?
Oui, je peux confirmer que nous avons un témoin des procédures médicales et participant direct au prélèvement d’organes humains dans le nord d’Albanie à la fin des années 90 du siècle dernier, et ceci est en effet une nouvelle de grande portée pour le procès. Nous considérons que des structures internationales compétentes, engagées dans cette enquête, doivent se joindre à ce procès. Où celui-ci se déroulera-t-il, si les choses vont jusqu’aux criminels présumés ? Cela relève de la compétence de la communauté internationale. Le groupe d’enquête d’EULEX, dirigé par John Clint Williamson, informe que ce sera une commission internationale. Comme on le sait, la position de la Serbie consiste en ce que cette commission doit travailler sous les auspices de l’ONU. L’équipe de M. Williamson tient dès à présent la possibilité de vérifier toute l’information, l’authenticité de laquelle ne nous pose plus de doutes. Nous avons vérifié pendant 16 mois les dépositions de ce témoin et sommes convaincus de la justesse de ce qu’il dit. Maintenant d’autres structures d’enquête peuvent le vérifier et utiliser dans leurs procès – M. Williamson, mais aussi d’autres Parquets qui instruisent les cas de trafic illégal d’organes.
Lors de l’entretien précédent vous avez également noté vouloir tenir l’opinion en suspens, afin que les victimes de la « transplantation criminelle » ne soient pas vouées à l’oubli. Aujourd’hui nous avons parlé à des représentants de l’Association des familles des personnes enlevées et assassinées au Kosovo-Metohija, ils craignent que sans une réaction adéquate les victimes ne soient oubliées. L’Etat serbe que peut-il faire pour attirer l’attention de la communauté internationale à ce problème ?
Nous ne sommes que l’un des établissements de l’Etat serbe et pouvons consentir un maximum d’efforts pour faire de l’opinion notre alliée. Quand on lutte pour la vérité et la justice on ne doit pas craindre l’opinion. Ne le font que ceux qui veulent cacher quelque chose. Nous avons eu assez d’expérience négative. C’était la dissimulation du rapport de la Mission de l’ONU au Kosovo de 2005. Ensuite le rapport de 2007, consacré à la « Maison jaune », auquel nous avons réussi avec beaucoup de peine à avoir accès. L’expérience négative, c’est finalement aussi la tentative de minimiser l’importance du rapport de Dick Marty. Vous savez, lorsqu’on commence à politiser un rapport très correct, axé sur le phénomène aussi effroyable qu’est le trafic criminel d’organes, cela ne peut ne pas alarmer. Je pense que nous devons aborder ensemble des sujets qui ne constituent pas un secret.
Comment êtes-vous parvenus à commencer à coopérer avec ce témoin ?
Je ne peux pas révéler les détails, qui peuvent mettre en danger l’enquête. Je dirais que le trouver c’était un peu une histoire de cinéma. Le moment clé était qu’il sentait le danger, craignais pour sa vie après la mort de certains de ses anciens compagnons. Et à ce moment nous avons pris contact avec lui, et à présent coopérons honnêtement.
Le nouveau témoin assistait directement au prélèvement du cœur sur un prisonnier de guerre serbe dans le nord de l’Albanie, apprend le journal serbe « Nouvelles du soir ». L’ancien membre de l’UCK, tout comme plusieurs de ses compagnons d’armes, a suivi une formation de deux semaines de prélèvement d’organes. Ils pratiquaient sur une poupée en plastic. De même le nouveau témoin prenait part au transport du cœur prélevé, pour sa vente ultérieure, jusqu’au aérodrome près de Tirana.
« Nous ne savions pas que c’était fait à des fins criminelles. Je me tenais à droite du prisonnier, tandis que D. me montrait sur sa poitrine, comment il fallait inciser. La panique m’a pris. Lorsqu’il a vu le bistouri, il s’est mis à hurler, à crier grâce, à s’arracher, mais on le tenait bon. J’ai commencé à trembler. Si je disais alors que je ne pouvais pas ou n’allais pas faire cela, ce serait une insoumission à l’ordre – et on m’aurait fusillé. Je le sais, car avant cela, ils avaient exécuté deux, qui avaient refusé, et avaient blessé un autre », cite le journal les dépositions du témoin.
Le témoin a fait une incision de la trachée jusqu’au ventre, mais a dû s’interrompre, car le prisonnier hurlait de douleur et supplier d’arrêter. « Nous étions tous couverts de sang qui giclait. Vers ce moment le prisonnier a perdu connaissance et ne bougeait plus », déposait le témoin, cité par le périodique serbe.
Le scandale du trafic criminel d’organes au Kosovo-Metohija a eu un large écho mondial après la publication du rapport du membre de l’Assemblée Parlementaire du Conseil de l’Europe, Dick Marty. En 2010 il a publié le document informant du trafic illégal d’organes prélevés sur des personnes enlevées au Kosovo lors du conflit de 1998-1999. L’auteur du rapport affirmait que l’entourage du Premier ministre du Kosovo Hashim Taçi était soupçonné d’implication dans ce trafic criminel d’organes.
Précédemment, les médias informaient de l’ouverture en mars 2008 par le Parquet de Serbie pour les crimes de guerre d’une enquête officielle concernant la livraison par des membres de l’UCK d’organes, prélevés sur des personnes enlevées. En février dernier la Russie appelait le CS de l’ONU à soutenir l’initiative de la Serbie en vue de créer un mécanisme d’enquête sous ses auspices pour établir l’éventuelle implication de certains dirigeants du Kosovo dans le prélèvement criminel d’organes.
Monsieur Vekaric, vous disiez il y a quelque temps dans votre interview à La Voix de la Russie que le Parquet apprendrait à l’opinion publique des nouvelles importantes. Les voici – il est question d’un témoin protégé. Devant quelle instance judiciaire cet homme va-t-il comparaître ?
Oui, je peux confirmer que nous avons un témoin des procédures médicales et participant direct au prélèvement d’organes humains dans le nord d’Albanie à la fin des années 90 du siècle dernier, et ceci est en effet une nouvelle de grande portée pour le procès. Nous considérons que des structures internationales compétentes, engagées dans cette enquête, doivent se joindre à ce procès. Où celui-ci se déroulera-t-il, si les choses vont jusqu’aux criminels présumés ? Cela relève de la compétence de la communauté internationale. Le groupe d’enquête d’EULEX, dirigé par John Clint Williamson, informe que ce sera une commission internationale. Comme on le sait, la position de la Serbie consiste en ce que cette commission doit travailler sous les auspices de l’ONU. L’équipe de M. Williamson tient dès à présent la possibilité de vérifier toute l’information, l’authenticité de laquelle ne nous pose plus de doutes. Nous avons vérifié pendant 16 mois les dépositions de ce témoin et sommes convaincus de la justesse de ce qu’il dit. Maintenant d’autres structures d’enquête peuvent le vérifier et utiliser dans leurs procès – M. Williamson, mais aussi d’autres Parquets qui instruisent les cas de trafic illégal d’organes.
Lors de l’entretien précédent vous avez également noté vouloir tenir l’opinion en suspens, afin que les victimes de la « transplantation criminelle » ne soient pas vouées à l’oubli. Aujourd’hui nous avons parlé à des représentants de l’Association des familles des personnes enlevées et assassinées au Kosovo-Metohija, ils craignent que sans une réaction adéquate les victimes ne soient oubliées. L’Etat serbe que peut-il faire pour attirer l’attention de la communauté internationale à ce problème ?
Nous ne sommes que l’un des établissements de l’Etat serbe et pouvons consentir un maximum d’efforts pour faire de l’opinion notre alliée. Quand on lutte pour la vérité et la justice on ne doit pas craindre l’opinion. Ne le font que ceux qui veulent cacher quelque chose. Nous avons eu assez d’expérience négative. C’était la dissimulation du rapport de la Mission de l’ONU au Kosovo de 2005. Ensuite le rapport de 2007, consacré à la « Maison jaune », auquel nous avons réussi avec beaucoup de peine à avoir accès. L’expérience négative, c’est finalement aussi la tentative de minimiser l’importance du rapport de Dick Marty. Vous savez, lorsqu’on commence à politiser un rapport très correct, axé sur le phénomène aussi effroyable qu’est le trafic criminel d’organes, cela ne peut ne pas alarmer. Je pense que nous devons aborder ensemble des sujets qui ne constituent pas un secret.
Comment êtes-vous parvenus à commencer à coopérer avec ce témoin ?
Je ne peux pas révéler les détails, qui peuvent mettre en danger l’enquête. Je dirais que le trouver c’était un peu une histoire de cinéma. Le moment clé était qu’il sentait le danger, craignais pour sa vie après la mort de certains de ses anciens compagnons. Et à ce moment nous avons pris contact avec lui, et à présent coopérons honnêtement.
Le nouveau témoin assistait directement au prélèvement du cœur sur un prisonnier de guerre serbe dans le nord de l’Albanie, apprend le journal serbe « Nouvelles du soir ». L’ancien membre de l’UCK, tout comme plusieurs de ses compagnons d’armes, a suivi une formation de deux semaines de prélèvement d’organes. Ils pratiquaient sur une poupée en plastic. De même le nouveau témoin prenait part au transport du cœur prélevé, pour sa vente ultérieure, jusqu’au aérodrome près de Tirana.
« Nous ne savions pas que c’était fait à des fins criminelles. Je me tenais à droite du prisonnier, tandis que D. me montrait sur sa poitrine, comment il fallait inciser. La panique m’a pris. Lorsqu’il a vu le bistouri, il s’est mis à hurler, à crier grâce, à s’arracher, mais on le tenait bon. J’ai commencé à trembler. Si je disais alors que je ne pouvais pas ou n’allais pas faire cela, ce serait une insoumission à l’ordre – et on m’aurait fusillé. Je le sais, car avant cela, ils avaient exécuté deux, qui avaient refusé, et avaient blessé un autre », cite le journal les dépositions du témoin.
Le témoin a fait une incision de la trachée jusqu’au ventre, mais a dû s’interrompre, car le prisonnier hurlait de douleur et supplier d’arrêter. « Nous étions tous couverts de sang qui giclait. Vers ce moment le prisonnier a perdu connaissance et ne bougeait plus », déposait le témoin, cité par le périodique serbe.
Le scandale du trafic criminel d’organes au Kosovo-Metohija a eu un large écho mondial après la publication du rapport du membre de l’Assemblée Parlementaire du Conseil de l’Europe, Dick Marty. En 2010 il a publié le document informant du trafic illégal d’organes prélevés sur des personnes enlevées au Kosovo lors du conflit de 1998-1999. L’auteur du rapport affirmait que l’entourage du Premier ministre du Kosovo Hashim Taçi était soupçonné d’implication dans ce trafic criminel d’organes.
Précédemment, les médias informaient de l’ouverture en mars 2008 par le Parquet de Serbie pour les crimes de guerre d’une enquête officielle concernant la livraison par des membres de l’UCK d’organes, prélevés sur des personnes enlevées. En février dernier la Russie appelait le CS de l’ONU à soutenir l’initiative de la Serbie en vue de créer un mécanisme d’enquête sous ses auspices pour établir l’éventuelle implication de certains dirigeants du Kosovo dans le prélèvement criminel d’organes.
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