L'ingérence dans les affaires intérieures de la Syrie fera éclater ce pays et déstabilisera l'ensemble de la région, a déclaré jeudi devant les journalistes le général pakistanais Asad Durrani, ancien chef des puissants services secrets de son pays (ISI), en visite privée à Moscou.
"On doit aborder les problèmes en Syrie de la même façon qu'en Afghanistan, notamment sans ingérence dans les questions intérieures du pays. Un changement de régime, comme en Egypte, déstabilisera la région, ruinera et fera éclater le pays, engendra le chaos", a estimé le général.
Et d'ajouter que le Pakistan penchait plutôt vers une telle approche dans le règlement de la crise syrienne.
L'ex-chef de l'ISI a toutefois reconnu que l'unanimité faisait défaut au sein de la société pakistanaise quant à la manière d'influer sur la situation en Syrie. Il y a, d'une part, des partisans de la position iranienne (pro-Assad) et, de l'autre, ceux de la position de l'Arabie saoudite (anti-Assad), alliée du Pakistan.
M.Durrani est venu dans la capitale russe à la veille d'une visite au Pakistan du chef de l'Etat-major général russe Nikolaï Makarov et de celle du chef de l'armée de terre du Pakistan, le général Kiyani en Russie.
La Syrie traverse depuis mars 2011 une crise politique aigüe qui a fait, selon l'Onu, près de 20.000 morts. Les autorités syriennes font état de 8.000 victimes et arguent que le pays est en proie à des terroristes armés et financés par l'étranger. L'Occident cherche à obtenir le départ du président Bachar el-Assad afin de mettre fin aux hostilités. La Russie et la Chine craignent qu'une ingérence extérieure en Syrie ne détruise l'Etat syrien et n'étende encore plus le conflit. Aussi, Moscou et Pékin ont-ils opposé leur veto à toutes les résolutions du Conseil de sécurité qui pourraient avaliser une action militaire.
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