Nourrie par la hausse des prix des denrées de base, la grogne sociale s'amplifie en Cisjordanie, avec les appels à "dégager" adressés au Premier ministre Salam Fayyad, une contestation qui évoque une réplique palestinienne du "Printemps arabe".
"Les revendications du mouvement populaire en Palestine sont justes", a estimé mercredi soir le président palestinien Mahmoud Abbas dans un discours au Caire, à l'occasion d'une réunion de la Ligue arabe.
"Le +Printemps palestinien+ a commencé et nous sommes aux côtés du peuple et de ce qu'il veut", a assuré M. Abbas. "Nous nous efforçons de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour baisser les prix", a promis le chef de l'Autorité palestinienne.
Des manifestations se déroulent depuis plusieurs jours dans les villes de Cisjordanie contre l'augmentation il y environ deux semaines des prix de l'essence et des produits alimentaires, avec une grève des transports publics jeudi.
Mardi, quelques centaines de personnes ont brûlé à Hébron (sud) un mannequin à l'effigie de M. Fayyad, surmonté d'un drapeau israélien, tandis qu'à Ramallah, siège de la présidence et du gouvernement palestiniens, quelques dizaines de protestataires ont scandé "Fayyad, dégage!".
Mais le Premier ministre, reconduit en mai par M. Abbas à la tête d'un nouveau gouvernement, a affirmé jeudi matin à la radio qu'il restait à son poste.
"Je n'ai pas besoin de conseils pour partir ou non, je conduis une mission, pas une fonction", a-t-il assuré.
"Si j'arrive à la conclusion que je ne peux pas faire face à la situation, pour des raisons objectives, et non pas en raison de plaintes, je veux assurer à ceux qui souhaitent mon départ que je ne serai pas un obstacle et que je ne resterai pas un jour de plus", a-t-il précisé.
M. Fayyad a reconnu que son gouvernement n'avait pas la capacité de prendre des mesures décisives "pour mettre fin aux plaintes qui existent".
A l'issue du Conseil des ministres mardi, le gouvernement a annoncé avoir "mandaté la commission économique ministérielle pour conduire les réunions nécessaires dans les deux prochains jours afin d'examiner toutes les options et mesures possibles" pour enrayer l'envolée des prix.
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