Big Bang : 13,7 milliards d'années avant notre ère.
Au cours des âges, de nombreuses civilisations partagent l’idée que le monde fut créé à partir d’un œuf. Cet œuf primordial se retrouve dans les travaux du prêtre belge Georges Lemaître, chef de file de l’étude de l’univers en tant que système physique.
Pour bien des peuples, l’œuf est lié à la genèse du monde et à sa différenciation progressive. Pour l'univers, on parle d'œuf primordial. © Dunod 2011
Univers fixe ou univers en expansion ?
Au tournant des années 1920, Albert Einstein bâtit un modèle cosmologique dans le cadre de sa théorie de la relativité générale qu’il vient de formuler. Comme il estime que les distances entre les galaxies sont fixées à jamais, son modèle d’univers est fixe lui aussi, en « équilibre statique ».
Dès 1924 pourtant, Alexander Friedman propose une solution des équationsde la relativité générale qui implique l’expansion de l’univers. En 1927, l’abbé Lemaître, après avoir trouvé indépendamment la même solution, prédit que la récession des nébuleuses spiralées est le résultat de l’expansion de l’univers. Or, qu’il y ait expansion implique qu’il y ait aussi un début à cette expansion. Pour l’interpréter, l’abbé lance dans les années 1930 l’hypothèse de l’atome primitif, qui annonce la théorie du Big Bang à venir.
L'hypothèse de l’atome primordial de Georges Lemaître
Précurseur de la cosmologie moderne, Georges Lemaître, profondément marqué par les horreurs du premier conflit mondial, est ordonné prêtre en 1923, après sa thèse de doctorat. Sa vocation ne tarit pas sa curiosité scientifique. Après avoir étudié l’astrophysique en Angleterre et s’être initié aux dernières avancées en matière d’observation du ciel profond aux États-Unis, l’abbé Lemaître devient professeur à l’université catholique de Louvain. Il développe alors un modèle où la matière, l’espace et le temps naissent de la désintégration d’un unique « atome » primordial. Profondément croyant, il s’attache à maintenir la distinction la plus nette entre les deux chemins qu’il s’efforce de suivre, la science et la Révélation. En 1952, il intervient auprès du pape Pie XII pour que le Vatican, dans ses discours officiels, renonce à l’amalgame entre la notion théologique de création et son hypothèse de l’atome primordial.
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