Publié le 20/08/2012 | 18:04 , mis à jour le 21/08/2012 | 14:32
ANIMAUX – Panda, tigre, beluga, gorille… En matière d’espèces menacées, ce sont les premiers noms qui nous viennent à l’esprit. Des espèces parmi les milliers d’autres dont on ne parle jamais, ou presque, et qui pourtant figurent sur la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
En France aussi, la faune et la flore sont en danger. Le ministère de l’Ecologie prépare depuis le début de l’été des plans nationaux d’actions (PNA) pour éviter la disparition de huit espèces menacées dans l’Hexagone. Objectifs : ”organiser un suivi cohérent des populations des espèces concernées”, “mettre en œuvre des actions coordonnées favorables à la restauration de ces espèces ou de leurs habitats”, et la sensibilisation du public. Présentation des futurs bénéficiaires.
La vipère d’Orsini
Discrète, sédentaire, peu agressive, la vipère d’Orsini vit dans les Alpes du Sud. Mais les perturbations de son habitat, comme le tourisme ou la sylviculture, la menacent aujourd’hui. L’espèce subit “un déclin important de la population depuis une vingtaine d’années avec un risque d’extinction très fort”, explique le Syndicat mixte d’aménagement et d’équipement du mon Ventoux. Sur la liste rouge mondiale de l’UICN, elle est protégée par de nombreuses conventions internationales.
Le PNA en faveur de la vipère d’Orsini fait suite au programme de conservation LIFE, engagée en 2006 et terminé en 2011. Avec un budget réduit toutefois : 30 000 euros par an, pendant cinq ans, souligne Marc-Antoine Marchand, coordinateur du PNA, contacté par FTVi. “La disparition de cette espèce contribuerait à la perte de la biodiversité, enjeu écologique clairement énoncé à une échelle mondiale“, explique-t-il. Et d’ajouter que la disparition d’une espèce aussi sédentaire que la vipère d’Orsini “serait un marqueur évident de perturbations à une échelle locale”.
Lézard ocellé et des Pyrénées
De l’est des Pyrénées-Atlantiques à l’est de l’Ariège, entre 2 000 et 3 000 m d’altitude, trois espèces endémiques sont aujourd’hui menacées par le réchauffement climatique et la destruction de leur habitat (stations de ski, barrages…) : le lézard de Bonnal, le lézard du Val d’Aran et le lézard d’Aurelio. ”Inadaptées aux environnements plus chauds”, dit le ministère de l’Ecologie, avec une aire de répartition peu étendue, “cela signifie une probabilité de recolonisation faible ou nulle en cas d’extinction locale”, estime le projet de PNA (PDF).
En Provence, la plaine de la Crau est l’un des viviers les plus importants d’un autre reptile menacé : le lézard ocellé, “le plus grand lézard français”, note le ministère. “Perte et fermeture des habitats favorables”, baisse du nombre de lapins de Garenne, pourtants essentiels dans son écosystème (ils partagent le même terrier)… ”Sans la mise en place de mesures efficaces, un déclin rapide des populations existantes est à craindre”, pointe le projet (PDF). Parmi les idées avancées : le “maintien ou le rétablissement des corridors biologiques” pour permettre aux lézards de se déplacer.
L’Emyde lépreuse
Son nom n’est pas très engageant, mais l’animal est plutôt gracieux. II s’agit d’une petite tortue peuplant les cours d’eau des Pyrénées orientales. En France, l’espèce est protégée, ainsi que son habitat. Comme pour les lézards des Pyrénées, c’est son aire de répartition très restreinte qui la menace d’extinction. Ça et la pollution chimique de l’eau, l’assèchement de certaines zones et la destruction de son habitat naturel.
“Avec actuellement peu de stations où l’espèce se reproduit, l’Emyde lépreuse justifie son statut d’espèce ‘en danger’ sur la liste rouge nationale de l’UICN”, explique le projet de PNA (PDF).
La moule perlière d’eau douce
Principalement réparties dans le Massif central et armoricain, les moules perlières d’eau douce sont aussi présentes dans le Morvan, les Vosges ainsi que les Pyrénées. Mais sur les 80 rivières françaises où on peut les trouver, “une petite dizaine seulement hébergent toujours des populations en bonne santé (…) dans le Morvan et le Massif central”, indique le projet (PDF).
Protégée au niveau européen, son mode de vie est fragile. Très sensible à la qualité et la fraîcheur de son environnement, l’aménagement de rivières, les cours de plus en pollués et le réchauffement climatique et de l’eau la menacent d’extinction. En outre, elle pond des larves qui doivent rapidement parasiter des poissons-hôtes pour survivre, mais ces derniers se font rares. Si ce n’est plus le cas aujourd’hui, ces moules ont par ailleurs été surpêchées au cours des siècles précédents pour leurs précieuses perles.
La Grande Mulette
Autrefois présente dans la quasi-totalité des grands et moyens cours d’eau en Europe, 90% de la population totale de cette moule d’eau douce se trouve aujourd’hui en France, note le ministère.
Présente notamment dans la Vienne, la Creuse, et la Charente, ce mollusque de 20 cm subit les mêmes désagréments que la moule perlière d’eau douce : surpêche, pollution des eaux, changement climatique, raréfaction des poisson-hôtes - notamment l’esturgeon d’Europe, indispensable aux larves de la Grande Mulette et quasi disparu des cours d’eau français.
Les plantes aussi sont en danger
Deux espèces végétales sont menacées en France : le Panicaut vivipare et l’Aster, emblématique des montagnes pyrénéennes.
La première,“une espèce endémique de la côte atlantique“, note le ministère, est même considérée en danger d’extinction dans la liste rouge mondiale de l’UICN. “En quelques décennies, à cause de l’urbanisation et de l’abandon des pratiques agro-pastorales anciennes, elle a quasiment disparu du territoire français”, écrit Le Télégramme. Le Panicaut vivipare a été aussi victime du “changement d’affectation des sols” (urbanisation, agriculture), précise le projet (PDF), et “ne subsiste plus que dans une seule station” protégée, à Belz, dans le Morbihan.
L’Aster des Pyrénées est une autre plante endémique protégée dans l’Hexagone, qui accueille sur son territoire “11 des 14 stations” où on peut la trouver, indique leministère. D’après la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement du Midi-Pyrénées, trois facteurs principaux la menacent d’extinction: la cueillette excessive par le passé et le risque d’arrachage en bord de route ; “les risques liés aux travaux”, notamment hydroélectriques, courants en montagne ; et, comme pour le Panicaut, la “disparition de l’usage pastoral”, qui provoque notamment l’apparition ou l’augmentation de plantes plus dynamiques qui finissent par étouffer les plus faibles.
Floriane Louison
En France aussi, la faune et la flore sont en danger. Le ministère de l’Ecologie prépare depuis le début de l’été des plans nationaux d’actions (PNA) pour éviter la disparition de huit espèces menacées dans l’Hexagone. Objectifs : ”organiser un suivi cohérent des populations des espèces concernées”, “mettre en œuvre des actions coordonnées favorables à la restauration de ces espèces ou de leurs habitats”, et la sensibilisation du public. Présentation des futurs bénéficiaires.
La vipère d’Orsini
Une vipère d’Orsini.
(GETTY IMAGES)
Discrète, sédentaire, peu agressive, la vipère d’Orsini vit dans les Alpes du Sud. Mais les perturbations de son habitat, comme le tourisme ou la sylviculture, la menacent aujourd’hui. L’espèce subit “un déclin important de la population depuis une vingtaine d’années avec un risque d’extinction très fort”, explique le Syndicat mixte d’aménagement et d’équipement du mon Ventoux. Sur la liste rouge mondiale de l’UICN, elle est protégée par de nombreuses conventions internationales.
Le PNA en faveur de la vipère d’Orsini fait suite au programme de conservation LIFE, engagée en 2006 et terminé en 2011. Avec un budget réduit toutefois : 30 000 euros par an, pendant cinq ans, souligne Marc-Antoine Marchand, coordinateur du PNA, contacté par FTVi. “La disparition de cette espèce contribuerait à la perte de la biodiversité, enjeu écologique clairement énoncé à une échelle mondiale“, explique-t-il. Et d’ajouter que la disparition d’une espèce aussi sédentaire que la vipère d’Orsini “serait un marqueur évident de perturbations à une échelle locale”.
Lézard ocellé et des Pyrénées
Un lézard ocellé.
(SIPA)
De l’est des Pyrénées-Atlantiques à l’est de l’Ariège, entre 2 000 et 3 000 m d’altitude, trois espèces endémiques sont aujourd’hui menacées par le réchauffement climatique et la destruction de leur habitat (stations de ski, barrages…) : le lézard de Bonnal, le lézard du Val d’Aran et le lézard d’Aurelio. ”Inadaptées aux environnements plus chauds”, dit le ministère de l’Ecologie, avec une aire de répartition peu étendue, “cela signifie une probabilité de recolonisation faible ou nulle en cas d’extinction locale”, estime le projet de PNA (PDF).
En Provence, la plaine de la Crau est l’un des viviers les plus importants d’un autre reptile menacé : le lézard ocellé, “le plus grand lézard français”, note le ministère. “Perte et fermeture des habitats favorables”, baisse du nombre de lapins de Garenne, pourtants essentiels dans son écosystème (ils partagent le même terrier)… ”Sans la mise en place de mesures efficaces, un déclin rapide des populations existantes est à craindre”, pointe le projet (PDF). Parmi les idées avancées : le “maintien ou le rétablissement des corridors biologiques” pour permettre aux lézards de se déplacer.
L’Emyde lépreuse
Mauremys leprosa se baigne en Grèce.
(ROLF NUSSBAUMER / IMAGEBROKER RF / GETTY IMAGES)
Son nom n’est pas très engageant, mais l’animal est plutôt gracieux. II s’agit d’une petite tortue peuplant les cours d’eau des Pyrénées orientales. En France, l’espèce est protégée, ainsi que son habitat. Comme pour les lézards des Pyrénées, c’est son aire de répartition très restreinte qui la menace d’extinction. Ça et la pollution chimique de l’eau, l’assèchement de certaines zones et la destruction de son habitat naturel.
“Avec actuellement peu de stations où l’espèce se reproduit, l’Emyde lépreuse justifie son statut d’espèce ‘en danger’ sur la liste rouge nationale de l’UICN”, explique le projet de PNA (PDF).
La moule perlière d’eau douce
Une Margaritifera margaritifera photographiée dans une rivière suédoise.
(JOEL BERGLUND / WIKIMEDIA COMMONS)
Principalement réparties dans le Massif central et armoricain, les moules perlières d’eau douce sont aussi présentes dans le Morvan, les Vosges ainsi que les Pyrénées. Mais sur les 80 rivières françaises où on peut les trouver, “une petite dizaine seulement hébergent toujours des populations en bonne santé (…) dans le Morvan et le Massif central”, indique le projet (PDF).
Protégée au niveau européen, son mode de vie est fragile. Très sensible à la qualité et la fraîcheur de son environnement, l’aménagement de rivières, les cours de plus en pollués et le réchauffement climatique et de l’eau la menacent d’extinction. En outre, elle pond des larves qui doivent rapidement parasiter des poissons-hôtes pour survivre, mais ces derniers se font rares. Si ce n’est plus le cas aujourd’hui, ces moules ont par ailleurs été surpêchées au cours des siècles précédents pour leurs précieuses perles.
La Grande Mulette
Autrefois présente dans la quasi-totalité des grands et moyens cours d’eau en Europe, 90% de la population totale de cette moule d’eau douce se trouve aujourd’hui en France, note le ministère.
Présente notamment dans la Vienne, la Creuse, et la Charente, ce mollusque de 20 cm subit les mêmes désagréments que la moule perlière d’eau douce : surpêche, pollution des eaux, changement climatique, raréfaction des poisson-hôtes - notamment l’esturgeon d’Europe, indispensable aux larves de la Grande Mulette et quasi disparu des cours d’eau français.
Les plantes aussi sont en danger
L’Aster des Pyrénées.
(AFP)
Deux espèces végétales sont menacées en France : le Panicaut vivipare et l’Aster, emblématique des montagnes pyrénéennes.
La première,“une espèce endémique de la côte atlantique“, note le ministère, est même considérée en danger d’extinction dans la liste rouge mondiale de l’UICN. “En quelques décennies, à cause de l’urbanisation et de l’abandon des pratiques agro-pastorales anciennes, elle a quasiment disparu du territoire français”, écrit Le Télégramme. Le Panicaut vivipare a été aussi victime du “changement d’affectation des sols” (urbanisation, agriculture), précise le projet (PDF), et “ne subsiste plus que dans une seule station” protégée, à Belz, dans le Morbihan.
L’Aster des Pyrénées est une autre plante endémique protégée dans l’Hexagone, qui accueille sur son territoire “11 des 14 stations” où on peut la trouver, indique leministère. D’après la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement du Midi-Pyrénées, trois facteurs principaux la menacent d’extinction: la cueillette excessive par le passé et le risque d’arrachage en bord de route ; “les risques liés aux travaux”, notamment hydroélectriques, courants en montagne ; et, comme pour le Panicaut, la “disparition de l’usage pastoral”, qui provoque notamment l’apparition ou l’augmentation de plantes plus dynamiques qui finissent par étouffer les plus faibles.
Floriane Louison
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