Par La Voix de la Russie | Un nouvel élément pourrait prochainement compléter la table de Mendeleïev. Il s’agit d’un élément radioactif super-lourd portant le nom provisoire d’« ununpentium ». Il a été synthétisé pour la première fois par les chercheurs russes de l’Institut unifié de recherches nucléaires. Une expérience qu'on réussi à reproduire leurs collègues suédois et allemands.
L’ununpentium signifie le cent-quinzième. C’est sous ce numéro qu’il figurera dans le tableau de Mendeleïev, s’il est reconnu par l’Union internationale de chimie pure et appliquée (UICPA). Et il semble que ce soit une chose quasiment faite parce que les chercheurs suédois et allemands viennent de confirmer ce dont les chercheurs russes avaient la certitude depuis ces dix dernières années : l’ununpentium existe bel et bien. Les chercheurs de l’Université de Lund en Suède ont bombardé l’américium, un élément synthétisé pour la première fois en 1944, avec du calcium, obtenant ainsi l’élément 115. C’est ce qui avait été déjà réalisé en 2003 à Doubna, dans la banlieue de Moscou, par les chercheurs russes, explique le responsable du laboratoire des rections nucléaires de l’Institut unifié de recherches nucléaires, Iouri Oganessian :
« Pendant cinq ans, on a préparé ces expériences. Au début des années 2000, on les a commencé en utilisant un nouvel accélérateur, une nouvelle réaction, une nouvelle approche. Ce nouveau type de réaction est effectuée avec du calcium-48 qui est un élément qui coûte incroyablement cher. Et cette méthode a finalement marché. Pour la première fois, on a obtenu des atomes d'éléments super-lourds. On a alors continué en changeant des cibles pour arriver à l’élément 118 ».
Pendant longtemps, on a considéré que l’existence d’éléments plus lourds que l’uranium, qui est l’élément 92, était impossible. Ces éléments n’existent pas dans la nature. Ce sont les chercheurs de l’Institut unifié de recherches nucléaires qui ont réussi pour la première fois à en synthétiser un certain nombre. Pour le moment, ces éléments super-lourds n’ont pas d’application pratique. Igor Goloutvine de l’Institut unifié de recherches nucléaires est pourtant convaincu que l’avenir appartient à ce type d’éléments.
« Ces résultats méritent à mon avis un prix Nobel. Toutes les applications pratiques se fondent sur les résultats fondamentaux. Il ne faut pas essayer tout de suite d’apprécier l’importance ou le caractère prometteur ou pas de telle ou telle étude dans l’optique d’une éventuelle application pratique. Ce n’est pas une bonne voie. Cela contredit l’esprit de la recherche.»
Les chercheurs de l’Institut unifié de recherches nucléaires ont déjà découvert une dizaine d’éléments nouveaux. Certains sont reconnus par la communauté scientifique internationale mais n’ont toujours pas de nom définitif. Les chercheurs russes pourront leur donner leurs noms, s’ils sont reconnus comme les premiers découvreurs. /N
Anna Khroustaleva
source La Voix de la Russie
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