La République tchèque a légalisé la marijuana, mais le législateur n’a autorisé son emploi qu’à des fins thérapeutiques. La loi entrée en vigueur le 1 er avril permet d’utiliser le cannabis comme analgésique.
Il pourra aider à soulager la souffrance des patients atteints de cancers, de la maladie de Parkinson, de la sclérose en plaques, du psoriasis ou de dermatite atypique. Toutefois, les experts considèrent la loi comme source d’activité commerciale.
Parce qu’il y a un ‘mais’. Il paraît peu probable que les malades réussissent à « semer des feuilles vertes en avril », comme le dit la chanson. La marijuana ne peut être obtenue qu’en pharmacie sur prescription électronique du médecin traitant ; mais sa production est comme auparavant poursuivie par la loi. Il est même interdit aux patients de demander une licence pour cultiver du cannabis médical à usage personnel. Robert Veverka, président de l’association ‘Legalizace.cz’ et organisateur de la marche tchèque pour la légalisation de la marijuana ‘ Million Marihuana March ’, critique cette loi :
« L’Etat a repeint en blanc un segment du marché noir et légalisé le commerce du cannabis thérapeutique, tout en maintenant une politique répressive interdisant aux personnes malades de cultiver de l’herbe et d’en détenir pour un usage personnel. Je ne pense pas que l’obligation légale pour les patients d’acheter du cannabis en pharmacie à un prix élevé soit un moyen juste pour légaliser la marijuana. »
C’est pourquoi comme l’a noté Robert Veverka au micro de La Voix de la Russie, si la République tchèque a reconnu au niveau juridique et législatif le cannabis comme un médicament, il est nécessaire de comprendre qu’il y a, dans cette légalisation partielle, des aspects négatifs :
« Cela fait de l’herbe ordinaire de facto un médicament officiel, lequel doit, de l’avis des experts, être cultivé avec rigueur dans des conditions particulières. Mais légalement, la culture du cannabis ou son importation ne peuvent être réalisées que par des entreprises ayant reçu des certificats d’Etat . »
D’après lui, la loi ouvre aussi la porte à la corruption, qui va irrémédiablement se développer puisque l’Etat ne va émettre qu’un nombre limité de licences permettant l’importation et la culture du cannabis médical. « La légalisation de la marijuana thérapeutique permettra le commerce du cannabis pour les quelques sociétés qui auront été certifiées par l’Etat. » Par ailleurs, le lancement de la légalisation s’est fait de façon prématurée. Le cannabis n’apparaîtra sur les étagères des pharmacies tchèques qu’à l’été 2013 ; et sera exclusivement d’importation. L’appel d’offres portant sur la culture de la marijuana ne devrait pas être émis par l’Institut d’Etat tchèque pour le contrôle des médicaments avant avril 2014.
« Depuis qu’il est légalement possible de déposer une requête pour importer du cannabis médical depuis les Pays-Bas, aucune demande n’a encore été reçue. Il semble que tant que le coût du cannabis ne sera pas en tout ou partie remboursé par les fonds d’assurance-maladie, aucune entreprise ne va s’intéresser à l’importation du cannabis . »
Le principal problème de la marijuana est son coût. Selon les hypothèses de Robert Veverka, il peut subir les fluctuations des prix du marché noir.
« Mais la majorité des patients n’a montré aucun intérêt particulier pour le cannabis, car ces personnes n’ont tout simplement pas l’argent nécessaire. C’est notamment le cas de ceux qui pour raisons médicales auraient besoin de quelques grammes par jour. Le coût mensuel du cannabis dépasserait le montant de leur pension de retraite. »
Néanmoins, selon un sondage mené par l’agence Ipsos, l’utilisation du cannabis à des fins médicales est approuvé par presque toute la population tchèque – 97% des personnes interrogées y sont favorables. Plus de la moitié d’entre eux soutiennent également la légalisation de la marijuana a des fins de ‘relaxation’. Robert Veverka considère que : « si en République tchèque, il y avait une loi sur la tenue d’un référendum républicain, alors la dépénalisation ou la légalisation du cannabis serait adoptée. Cependant, les hommes politiques et les toxicologues ne sont pas intéressés par la mise en œuvre d’une politique efficace et équitable qui respecterait les droits des adultes, et leur permettrait d’avoir un usage privé du cannabis. Les politiques font référence aux accords internationaux sur les stupéfiants. En réalité, ils ne veulent tout simplement pas mettre en place une politique plus libérale. Il me semble qu’ils ont peur de s’engager sur un terrain aussi controversé que celui de la marijuana. Ils sont également l’objet des pressions commerciales ».
Si bien que la question de savoir ce qui, de la légalisation ou de la commercialisation, l’emporte dans la nouvelle loi tchèque reste ouverte.
http://french.ruvr.ru
Parce qu’il y a un ‘mais’. Il paraît peu probable que les malades réussissent à « semer des feuilles vertes en avril », comme le dit la chanson. La marijuana ne peut être obtenue qu’en pharmacie sur prescription électronique du médecin traitant ; mais sa production est comme auparavant poursuivie par la loi. Il est même interdit aux patients de demander une licence pour cultiver du cannabis médical à usage personnel. Robert Veverka, président de l’association ‘Legalizace.cz’ et organisateur de la marche tchèque pour la légalisation de la marijuana ‘ Million Marihuana March ’, critique cette loi :
« L’Etat a repeint en blanc un segment du marché noir et légalisé le commerce du cannabis thérapeutique, tout en maintenant une politique répressive interdisant aux personnes malades de cultiver de l’herbe et d’en détenir pour un usage personnel. Je ne pense pas que l’obligation légale pour les patients d’acheter du cannabis en pharmacie à un prix élevé soit un moyen juste pour légaliser la marijuana. »
C’est pourquoi comme l’a noté Robert Veverka au micro de La Voix de la Russie, si la République tchèque a reconnu au niveau juridique et législatif le cannabis comme un médicament, il est nécessaire de comprendre qu’il y a, dans cette légalisation partielle, des aspects négatifs :
« Cela fait de l’herbe ordinaire de facto un médicament officiel, lequel doit, de l’avis des experts, être cultivé avec rigueur dans des conditions particulières. Mais légalement, la culture du cannabis ou son importation ne peuvent être réalisées que par des entreprises ayant reçu des certificats d’Etat . »
D’après lui, la loi ouvre aussi la porte à la corruption, qui va irrémédiablement se développer puisque l’Etat ne va émettre qu’un nombre limité de licences permettant l’importation et la culture du cannabis médical. « La légalisation de la marijuana thérapeutique permettra le commerce du cannabis pour les quelques sociétés qui auront été certifiées par l’Etat. » Par ailleurs, le lancement de la légalisation s’est fait de façon prématurée. Le cannabis n’apparaîtra sur les étagères des pharmacies tchèques qu’à l’été 2013 ; et sera exclusivement d’importation. L’appel d’offres portant sur la culture de la marijuana ne devrait pas être émis par l’Institut d’Etat tchèque pour le contrôle des médicaments avant avril 2014.
« Depuis qu’il est légalement possible de déposer une requête pour importer du cannabis médical depuis les Pays-Bas, aucune demande n’a encore été reçue. Il semble que tant que le coût du cannabis ne sera pas en tout ou partie remboursé par les fonds d’assurance-maladie, aucune entreprise ne va s’intéresser à l’importation du cannabis . »
Le principal problème de la marijuana est son coût. Selon les hypothèses de Robert Veverka, il peut subir les fluctuations des prix du marché noir.
« Mais la majorité des patients n’a montré aucun intérêt particulier pour le cannabis, car ces personnes n’ont tout simplement pas l’argent nécessaire. C’est notamment le cas de ceux qui pour raisons médicales auraient besoin de quelques grammes par jour. Le coût mensuel du cannabis dépasserait le montant de leur pension de retraite. »
Néanmoins, selon un sondage mené par l’agence Ipsos, l’utilisation du cannabis à des fins médicales est approuvé par presque toute la population tchèque – 97% des personnes interrogées y sont favorables. Plus de la moitié d’entre eux soutiennent également la légalisation de la marijuana a des fins de ‘relaxation’. Robert Veverka considère que : « si en République tchèque, il y avait une loi sur la tenue d’un référendum républicain, alors la dépénalisation ou la légalisation du cannabis serait adoptée. Cependant, les hommes politiques et les toxicologues ne sont pas intéressés par la mise en œuvre d’une politique efficace et équitable qui respecterait les droits des adultes, et leur permettrait d’avoir un usage privé du cannabis. Les politiques font référence aux accords internationaux sur les stupéfiants. En réalité, ils ne veulent tout simplement pas mettre en place une politique plus libérale. Il me semble qu’ils ont peur de s’engager sur un terrain aussi controversé que celui de la marijuana. Ils sont également l’objet des pressions commerciales ».
Si bien que la question de savoir ce qui, de la légalisation ou de la commercialisation, l’emporte dans la nouvelle loi tchèque reste ouverte.
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